Alors, j’ai eu la certitude que la perfectibilité de l’homme ne provient ni de ses biens matériels, ni de ses connaissances; mais de ses qualités morales. C’est à partir de cette certitude que j’ai pu formuler trois postulats sur lesquels j’ai fondé une philosophie morale.
Selon le premier postulat, c’est l’éthique qui définit l’identité de l’homme ; sachant que cette identité n’est ni figée, ni uniforme; bien au contraire, elle s’élargit et s’atténue en fonction des qualités morales dont l’homme dispose. L’identité est donc proportionnelle à l’éthique.
Le deuxième postulat affirme que l’éthique ne se réduit pas à un certain nombre de valeurs ou à une série d’actes spécifiques; loin de là, elle annexe de ce fait tous les aspects de l’expérience humaine, qu’ils soient apparents ou cachés, faciles ou difficiles.
D’après le troisième postulat, puisque les statuts juridiques en Islam ont pour objectif d’honorer l’homme, ils sont fondamentalement construits sur l’éthique. Du coup, réduire l’application de n’importe quel statut légal à son contenu juridique sans se préoccuper de la valeur morale qui lui correspond, porte certainement préjudice à la finalité que vise ce statut.
Taha Abderrahmane (philosophe marocain).
Taha, A., 2017. Dīn al ḥayāʾ : Rūh al ḥiǧāb. Bayrūt : Ebdaa. 163-164.